C’est l’histoire d’une rencontre entre deux mamans fraîchement débarquées de l’autre côté de l’Atlantique. Deux parents expats qui se rencontrent, se lient d’amitié à l’autre bout du monde et donnent naissance au livre « Elise 7 ans expatriée ». Corinne Feuillet Luca et Virginie trouvent alors dans la mobilité internationale et leur rôle de conjoint suiveur et femme expatriée, un magnifique projet professionnel. Nous avons eu le plaisir de les interviewer, et quel bonheur de les lire !
Comment vous êtes-vous connues et comment est né l’idée d’écrire ce livre ensemble ? Vous êtes toutes les 2 expatriées aux USA, mais l’une est belge et l’autre française …
Virginie :
Corinne et moi-même nous sommes rencontrées dans un café d’accueil de la communauté francophone à Houston. Ma petite fille venait de traverser une période fort difficile juste après notre arrivée aux US. Un texte ainsi que des recherches portant sur la thématique de la gestion du « manque » des êtres aimés et du deuil chez les enfants, dormaient dans un coin de mon cœur de maman, tout comme dans un tiroir de mon bureau. Je souhaitais partager, à travers une publication, la « réponse » que j’avais pu développer face à ce désarroi intérieur lié à l’expatriation.
Nous nous sommes tout de suite bien entendues, nous échangeâmes nos coordonnées en quittant la réunion et plus tard, je découvris que Corinne était graphiste illustratrice ! Ses illustrations, présentées online, étaient d’une qualité, d’une poésie et d’une délicatesse qui me touchèrent profondément : je lui proposai le projet et l’histoire. C’était le début du projet professionnel pour toutes les 2.
Nous retravaillâmes ensemble le texte et Corinne illustra celui-ci, nos deux univers artistiques conjoints et unis purent résonner harmonieusement. Chacune y glissa à la fois toute sa sensibilité, son ressenti de maman expatriée et ses compétences professionnelles spécifiques. Il ne fallut que peu de temps pour qu’une amitié profonde naisse basée sur une confiance inaltérable. Toutes deux, nous avons conçu cet ouvrage afin qu’il puisse, d’une part, apaiser les enfants confrontés à une tristesse identique à celle de notre petite héroïne et, d’autre part, soutenir les parents dans leur accompagnement.
Pourquoi écrire un livre en rimes ? Les textes poétiques sont souvent boudés par les enfants et pourtant ce qui fait la particularité de cet ouvrage, c’est son sens poétique et artistique.
Corinne :
J’ai suggéré à Virginie d’écrire un livre différent, de partir sur la création d’un texte poétique en rimes car ce mode d’expression écrite est depuis toujours spontanément le mien. Il est étroitement lié à mon mode d’expression graphique et leur juxtaposition est essentielle à la mise en place de mon univers. Virginie l’a compris, de plus la douceur du procédé convenait parfaitement à la sensibilité du message qu’elle voulait véhiculer par la réalisation de cet album pour enfant. Nous composâmes ensemble le texte, les difficultés rencontrées par sa petite fille faisant écho aux chagrins de ma propre fille à un âge similaire, et c’est avec les yeux fermés que Virginie m’accorda sa pleine confiance quant au contenu des illustrations. Nous sommes ainsi devenues auteurs. Ce texte en rimes permettra nous l’espérons, de solliciter l’émotion et l’intérêt de l’enfant ainsi que ceux de l’adulte qui peut-être l’accompagnera dans sa lecture. Nous souhaitons que sa mélodie, telle celle d’une comptine, devienne une aide à la transmission du message de ce livre auprès des petits expatriés.
Comment vos enfants vivent-ils l’expatriation ? Ont-ils rencontré les mêmes difficultés qu’Elise ? Se sentent-ils citoyen du monde ? Qu’est-ce que l’expatriation leur a apporté selon vous ? Et cette aventure a-t-elle modifiée vos relations familiales ?
Virginie :
Nos deux enfants vivent actuellement fort bien l’expatriation dont ils découvrent, par eux-mêmes, et de plus en plus en grandissant, les multiples aspects positifs. Effectivement, l’histoire d’ « Elise » est inspirée par le vécu de notre fille lors de son arrivée à Houston, elle avait 7 ans. Tout enfant multi-expatrié a des tiraillements émotionnels particuliers à apprivoiser, à un moment ou l’autre, lors de son parcours de nomade. En tant qu’adultes également, nous tentons de créer des ressources génératrices de bien-être ainsi qu’un équilibre spécifique à notre vie et notre environnement en changement constant. Nous aussi, parents expatriés, nous pouvons construire un jardin secret, comme celui d’Elise, où nous réconforter, retrouver tout l’amour de ceux que nous aimons et qui ne sont pas à nos côtés physiquement. Oui, nos enfants se sentent « citoyens du monde » même si ce n’est pas encore toujours bien conscientisé. Tout en restant attachés à leurs racines belges et européennes, leur sentiment d’appartenance les définit comme faisant partie d’un « Tout », d’un monde large au sein duquel les rencontres interculturelles renferment une richesse immense. Cette aventure de l’expatriation a soudé notre famille en un noyau fort. C’est un cadeau inestimable reçu de ces explorations internationales !
Corinne :
Nos enfants sont nés en expatriation, le premier au Danemark, la seconde à Singapour. Être expatriés constitue leur mode de vie. Ils sont donc habitués à « bouger », mais les difficultés liées aux éloignements affectifs répétés sont toujours bien réelles. Ma fille à l’image d’Élise, en a particulièrement souffert et les dessins adressés par voie postale à la vraie Louison lui furent d’un précieux secours ! Aujourd’hui encore elle ressent le besoin d’envoyer ses dessins via internet aux personnes qui lui sont chères. S’ils se sentent citoyens du monde car sans frontières définies quant à leur futur lieu de vie d’adulte, nos enfants ont également pleinement conscience de leur culture française. Nous avons eu à cœur mon mari et moi-même, de la leur transmettre. Elle est leur stabilité, le repère indispensable à la construction de leur identité et le lien primordial avec leur famille au sens large. Enfin, nous reconnaissons à l’expatriation leur ouverture d’esprit face aux diversités humaines et culturelles. La trajectoire de notre vie de famille expatriée lui est propre, nous est propre. L’expatriation n’a pas modifié nos liens, elle est partie intégrante de leur caractère unique.
Les familles expatriées aux USA peuvent-elles vous rencontrer ? Participez-vous à des salons ou autres événements ? Et dites-nous où et comment se procurer votre ouvrage.
Sorti en France, en Belgique et en Suisse le 10 janvier 2017, l’album est disponible sur amazon.fr, à la fnac.com, chez decitre.fr, librairiesflammarion.fr, cultura.com, gilbertjoseph.com, etc. En Belgique, chez fr.fnac.be, belgiqueloisirs.com et chapitre.be.
Il est aussi en librairie physique et commandable au besoin.
L’album est paru en format broché aux US (déjà sur amazon.com en format Kindle) et au Canada le 21 février 2018 !
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