Ecole et expatriation : la difficile question de la scolarité de l’enfant – Témoignage d’expat

Lorsqu’il est question s’expatrier en famille, on se demande souvent quel est le meilleur pays pour vivre en famille… Qualité de vie, prise en charge médicale et scolarisation à l’étranger des enfants sont les principales problématiques des futurs parents candidats à l’expatriation. Certaines familles expatriées choisissent même leur pays d’expatriation en fonction du système scolaire  
Ecole française à l’étranger, école anglophone, établissement local ou enseignement à distance (cours par correspondance avec le CNED en scolarité complémentaire internationale – « CNED expatrié ») ou instruction en famille (IEF) ou même unschooling, comment choisir ?  
Des parents expatriés nous parlent de leurs choix, de leur expérience et partagent en toute sincérité leur vision et leur vécu. Lisez ici le récit de Crystèle.

Chrystèle maman de Selena (9 ans) – Expatriation actuelle : l’Espagne dans la ville de Barcelone 

Après avoir été scolarisée 2 fois dans une école française à l’étranger, au fil de leurs mutations, Chrystèle, la maman de Selena, nous explique pourquoi ils ont ensuite opté pour une école locale pour leur expatriation en Espagne… Témoignage d’une maman expat.

L’école en expatriation, une question essentielle au fil des déménagements

Nous habitons à Barcelone en Espagne et avons une fille de 9 ans scolarisée dans un établissement scolaire public de notre quartier. Nous avons déménagé 3 fois depuis qu’elle a commencé sa scolarité et lors de nos 2 précédentes installations (aux Iles Canaries puis à Bâle en Suisse), elle était scolarisée en école française AEFE (agence pour l’enseignement français à l’étranger).
Ce choix était motivé par le désir d’avoir une continuité dans l’apprentissage du français et sa scolarité au gré de nos déménagements. Mais je me suis rendue compte que toutes les écoles françaises à l’étranger ne se ressemblaient pas forcément. Et même si le programme scolaire est le même, les enseignants, la structure et la politique de la structure diffèrent. Ainsi en expatriation, nous sommes passés d’un établissement tricolore très chaleureux aux Iles Canaries à une entité très formelle et un peu “vieille France” à Bâle. Elle a d’ailleurs mis 6 mois avant de s’habituer à son école en Suisse et n’y est jamais allée avec beaucoup d’entrain.

L’école locale pour faciliter l’intégration et l’apprentissage de la langue du pays d’expatriation

  • Quand nous avons su que notre prochaine destination d’expatriation serait Barcelone, nous avons décidé de tenter l’aventure « système scolaire local » pour différentes raisons :

  • Le temps passé dans les trajets : le quartier où nous souhaitions habiter était assez éloigné des écoles françaises,

  • L’ancrage dans le quartier : notre objectif était de faciliter son intégration et faciliter sa vie sociale grâce camarades de la cour de récréation.

  • L’apprentissage des langues étrangères : nous lui offrions ainsi l’opportunité de consolider l’espagnol (langue apprise aux Canaries) et d’apprendre également le catalan

  • Et la découverte d’un autre système éducatif. Résultats : Notre fille s’est adaptée très rapidement à son école hispano-catalan. Dans cette nouvelle expatriation, elle est devenue plus ouverte et a pris beaucoup d’assurance. Elle maîtrise le catalan et l’espagnol aussi bien que les enfants de sa classe (et sans accent !). Et elle est heureuse d’aller à l’école et pour nous c’est essentiel.

Mais toujours le français comme fil conducteur

Du point de vue des enseignements théoriques, il est difficile de comparer l’école française et catalane. Et nous avons fait le choix de ne pas le faire. À la fin du cycle 2 et 3 (primaire), les objectifs sont de toutes façons les mêmes : savoir lire, écrire et compter. Et elle est bien partie pour les atteindre.
Pour l’aider à conserver le français, nous avons choisi de l’inscrire à des cours FLAM (français langue maternelle) où elle apprend l’orthographe et la grammaire et consolide la lecture. Pour l’instant c’est suffisant.
Choisir l’école locale nous a permis de mieux nous intégrer là où nous vivons. Nous ne nous sentons plus « expat » et ela donne une certaine stabilité émotionnelle à la famille. Selena sait qu’elle retrouvera ses copines de l’année passée à la rentrée. Pas de départ pendant l’été.
Par contre, si nous sommes à nouveau amenées à déménager, je ne suis pas sûre d’opter à nouveau pour une école locale. Cela dépendra de la langue du pays et de l’âge de ma fille. J’ai l’impression que c’est plus facile de changer de système ou de langue d’enseignement quand les enfants sont petits mais à l’adolescence mon sentiment est que cela devient plus compliqué.
Expérience très positive pour nous et aucun regret d’avoir abandonné les écoles françaises de chacun de nos pays d’expatriation.